Contes du Monde Ed. Amaterra

Dans les trésors que peuvent recenser les magasins d'Achats-Reventes, en fouinant dans le rayon bouquin enfants,

(nous n'étions qu'une vieille dame et moi même à chercher  THE  pépite, ce qui nous a fait échanger un sourire malicieux portant tout son sens)

je suis tombée sur :

 J'ai ouvert ses pages seulement hier soir, et non pour vous dévoiler toutes ces petites histoires, mais juste pour vous donner l'envie de fouiner un peu pour le trouver, ou tout simplement découvrir avec moi ce premier conte, je vous partage :

   D'après un conte d'Australie ...

Dans la tribu des Wanangu, vivait Djambawa, un homme qui aimait les fleurs. Ils les connaissaient toutes et appelait chacunes d'elles par son nom.

Quand Djambawa ne cueillait pas de fleurs, il s'asseyait au milieu du village. Ce qu'il voyait alors l'attristait.

Des enfants se bagarraient pour un jouet, des femmes s'injuriaient, des hommes échangeaient des coups pour un regard de travers.

Djambawa les suppliait d'arrêter. Personne ne l'écoutait.

Un jour, en tentant de calmer deux vieux qui s'arrachaient le même fruit, Djambawa reçut un méchant coup de canne. Furieux, il prit son bâton de marche et quitta la tribu.

Il avait à peine fait quelques pas qu'une petite fleur bleue du chemin l'interpella :

- Où vas-tu ainsi, Djambawa ?

- Je quitte cette tribu pour une autre où les hommes ne se disputent pas.

- Quelle bonne idée, dit la petite fleur bleue, je viens avec toi.

- C'est vrai, ces querelles sont insupportables, s'écrièrent les autres fleurs du chemin.

Et elles se joignirent à lui.

Djambawa et les fleurs parvinrent à un village, au pied des collines. Ils s'installèrent pour la nuit. 

Au matin, des cris les réveillèrent. Des chasseurs se battaient pour un dindon des broussailles. 

Djambawa reprit aussitôt sa route, suivi de la petite fleur bleue et des fleurs du chemin. Les voyant passer, les fleurs des collines demandèrent :

- Où donc allez-vous ?

- Nous allons là où les hommes ne se disputent pas.

Les fleurs des collines leur emboîtèrent le pas. Djambawa traversa une rivière. Des cases se dressaient sur la rive. Il s'arrêta.

Le soir même, une bagarre survint pour des poisons disparus du séchoir.

Avec un soupir, Djambawa se remit en marche, accompagné de la petite fleur bleue, des fleurs du chemin et des fleurs de la colline.

Bientôt les fleurs du bord de la rivière les rattrapèrent.

Djambawa parcourut tout le pays. Partout les hommes se querellaient. Et partout les fleurs suivaient Djambawa.

Finalement, découragé, il s'assit sur une souche. A ses pieds, s'étirait un interminable tapis de fleurs.

La petite fleur bleue vint à côté de Djambawa.

- Je connais un endroit très paisible, dit-elle.

Il haussa les épaules.

- Je ne crois pas que cela existe.

- Regarde cette montagne. Là-haut, les hommes ne se disputent pas, car là-haut, il n'y a pas d'homme. C'est le vent qui me l'a dit.

Djambawa et les fleurs marchèrent jusqu'au pied de la montagne. Elle était si haute qu'on ne pouvait voir la cime. Ils grimpèrent longtemps. Ils arrivèrent à la hauteur des nuages, et la montée devint plus dure encore. Enfin, ils atteignirent le sommet.

Le temps passa. Peu à peu, les habitants du pays oublièrent les fleurs. Seuls les plus agés en parlaient encore. Parmi eux, une femme de la tribu des Wanangu racontait souvent l'histoire de Djambawa qui aimait la paix et les fleurs. Chaque nuit, Samata, sa petite fille, faisait le même rêve : autour d'elle, des milliers de fleurs muticolores se balançaient dans le vent le soir.

Samata grandit. Elle continua à penser aux fleurs. Quand elle en parlait à sa grand-mère, celle-ci soupirait :

- J'aimerais tant revoir une fleur, une seule fleur.

Un jour, comme elle se lamentait ainsi, la jeune fille répondit :

- Je vais partir en voyage. Je te ramènerai une fleur.

Samata sillonna tout le pays. Elle ne trouva pas une seule fleur. Finalement, découragée, elle s'assit sur une souche. Aussitôt, le vent souffla dans son oreille :

- Regarde cette montagne. Là-haut se trouvent les fleurs. 

Samata marcha jusqu'au pied de la montagne. Elle était si haute, qu'on ne pouvait voir sa cime. Samata grimpa longtemps. Elle arriva à la hauteur des nuages, et la montée devint plus dure encore. Djambawa entendit que quelqu'un arrivait. Il fronça les sourcils. Qui osait troubler la tranquilité de la montagne ?

Quans Samata atteignit le sommet, Djambawa surgit devant elle, la menaçant de son bâton levé. Autour de lui, des milliers de fleurs multicolores se balançaient dans le vent du soir.

- Bonjour Djambawa, dit Samata, je croyais que tu n'aimais pas les disputes ?

Le vieil homme rougit et baissa le bras.

La petite fleur bleue qui commençait à s'ennuyer après tout ce temps passé au sommet de la montagne, s'exclama :

- Si même ici on se chamaille, nous ferions mieux de rentrer !

Dès le lendemain, Djambawa, Samata et les fleurs repartirent.

ILs traversèrent le pays. Sur leur passage, les hommes s'exclamaient :

- Que les fleurs sont belles !

A la vue de cette beauté, ils oubliaient leur désaccords. Alors, partout, au bord de la rivière, au pied des collines, le long du chemin, les fleus s'arrâtaient.

Quand Djambawa et Samata entrèrent dans la tribu des Wanangu, une vieille femme se précipita à leur rencontre.

Samata prit la main de sa grand-mère et y déposa une petite fleur bleue.....

Comme un petit clin d'oeil  à ce que nous vivons actuellement sur la terre ;)